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LA PROGRESSION EN PARAPENTE - Part 1

Sébastien Blesses • mars 18, 2020
LA METHODOLOGIE 3P3 

Pourquoi cette méthodologie?

Très souvent le pilote débutant ou confirmé, à tout moment de sa progression, est un peu perdu quant au chemin qu’il doit suivre: comment continuer à progresser, de manière autonome et sécure?
Or il existe autant de progressions que de pilotes. Chacun aura la sienne en fonction de ce qui lui donne du plaisir en l’air, de son lieu de pratique, du temps consacré, du budget, de ses facultés personnelles, de sa sensibilité.

Cette méthodologie, appelée 3P3, donne un nouveau point de vue sur la pratique du vol libre, et la manière de l’envisager. Et par conséquent, sur la manière de conduire sa propre progression.


Le but est donc de vous apporter là une méthode qui vous permette de :
- optimiser le temps consacré à l’activité
- gagner en efficacité
- augmenter la sécurité
- atteindre des objectifs
- conserver le PLAISIR par dessus tout !



POURQUOI 3Px3 ?
Notre discipline repose sur 3 Principes:
- Les 3 Paramètres
- Les 3 Piliers
- Les 3 Phases
Chacun de ces principes contient également 3 Parties. 

Découvrons les ensemble…


LES 3 PARAMÈTRES:

Lorsque nous pratiquons le vol libre, 3 Paramètres entrent en interaction:
- L’Aérologie
- Le niveau du Pilote
- Le matériel


On peut se représenter tout cela sous forme d’un triangle:
Lorsque tout est congruent, alors la sécurité est maximale.



Si je vole dans une Aérologie calme, que je suis sous une aile école avec une sellette mousse-bag en bon état, et que j’ai 100 vols sur les 2 dernières années, je suis en cohérence. Le triangle a cette forme:


On note que la surface du triangle reste raisonnable et que 2 branches viennent compenser la plus faible. 



Autre cas : je suis dans une aérologie calme, j’ai toujours 100 vols sur les 2 dernières années, mais j’ai emprunté une aile En D à un pote, pour voir la différence avec mon aile école: dans ce cas le triangle est encore réduit ! Si le pilote ne vient pas chercher les limites de son pilotage, cela pourra bien se passer... ou pas !
Dernier cas: Je suis dans une aérologie turbulente en montagne, j’ai 50 vols sur les 3 dernières années en bord de mer, et je découvre ma dernière acquisition, une B+ : on est là dans une situation qui ne laisse rien augurer de bon… le triangle est largement réduit.
Nous ne sommes pas dans une situation d’avenir !


Ces 3 paramètres ne sont pas figés !
En effet, ils évoluent sans cesse, contrairement à ce que l’on pourrait penser pour certains…

L’Aérologie:
Bien évidemment, c’est le paramètre qui évolue le plus facilement. Chacun devine aisément qu’il est très variable, parfois même à quelques minutes d’intervalle.
Pour évoluer dans une aérologie qui correspond à son niveau, il faut être capable de l’évaluer. Et c’est, peut être, la plus grande difficulté du jeune pilote autonome. Il arrive même aux meilleurs, de se faire surprendre, parfois dans un sens (l’aérologie est plus “pourrie” que prévue), parfois dans l’autre (c’est étonnamment doux dans le ciel). Il est donc important d’éviter les analyses hâtives, les copier-coller (ce sera comme hier à la même heure!), de se donner un peu de marge en plus du temps de réflexion, et de se doter d’outils permettant de faire des analyses efficaces.
L’objectivité sera votre meilleure alliée.
On trouve ce que l’on cherche ! Aussi ne regardez pas que ce qui vous arrange au cours de votre analyse, sinon elle sera biaisée…
Important:
L’aérologie étant un paramètre très “mouvant”, son analyse doit être quasi permanente une fois le sol quitté, surtout dès que les vols durent un peu.


Le niveau du Pilote:
Cela vous surprendra peut-être mais c’est un paramètre variable. Qui peut changer très rapidement, qui plus est !
En effet, et nous y reviendrons plus longuement lorsque nous aborderons les Piliers, le niveau du pilote repose sur plusieurs domaines faisant appels à différentes capacités. Ces dernières peuvent, sous le coup d’un stress puissant, s’altérer en quelques secondes. Cependant, cette situation se produit si l’on vit un événement non anticipé (incident le plus souvent).
Le niveau peut également varier d’un jour à l’autre, ce qui peut être problématique si on n’en a pas pris conscience.
Le plus grand danger vient surtout du niveau qui s’émousse peu à peu. Telle la voiture dont les roues se dégonflent très lentement, ce n’est que le jour où nous refaisons la pression que nous nous rendons compte de combien nous avions perdu, et du confort et de la sécurité qui s’était échappés petit à petit. En parapente c’est exactement la même chose.
Par exemple, plus on fait durer les vols, et moins on en fait. Donc on fait moins de décollages et moins d’atterrissage. On passe aussi moins de temps à travailler au sol car plus nos capacités augmentent et plus on a de créneaux où aérologie et niveau technique sont cohérents. La conséquence, bien souvent, est qu’on régresse en gonflage.
Immédiatement je pense à ces 2 pilotes qui se sont tués à 2h00 d’intervalle, sur un déco un peu raide et alimenté l’été dernier : les 2 ont mal maîtrisé leur décollage face voile, et ont quitté le sol twistés. Un retour à la pente à 60 km/h leur a été fatal. Je ne connais pas leur cursus de pilote mais il y a fort à parier qu’ils n’avaient pas travaillé le gonflage par vent soutenu récemment.
Cette lente dégradation du niveau de pilotage touche toutes les phases du vol. Et je pense qu’elle est une des explications au fait que la majorité des pilotes décédés au cours des 10 dernières années soient des pilotes expérimentés, de plus de 55 ans, sous des ailes En C et plus. Mais cet avis n’engage que moi !

Le Matériel:
Ce paramètre, qui peut sembler très stable, ne l’est pas tout à fait. En effet, pour un pilote qui possède plusieurs ailes ou plusieurs sellettes, il conviendra de bien prendre en compte les spécificités de chacune d’entre elles. Un biplace ne tourne pas comme une aile d’acro par exemple.
Autre raison de la variabilité de ce paramètre, beaucoup moins flagrante mais qui rejoint les pneus de la voiture qui se dégonflent très lentement: le calage de votre aile. Avec le temps il bouge et le comportement de l’aile, peu à peu, change. Souvent pour devenir plus fainéante, et vous rapprochant millimètre par millimètre, de l’incidence de décrochage. Rien de plus simple que de faire contrôler régulièrement son matériel, et d’y jeter également un oeil pour vérifier toutes les liaisons par exemple (maillons des élévateurs, liaison secours/sellette, état du bord d’attaque…)

Vous l’aurez compris, de ces 3 paramètres, celui qui est le plus difficile à cerner à l’instant T, et qui a une grosse influence sur la sécurité en vol, est sans nul doute l’aérologie. Or nous volons avec un aéronef qui offre un énorme paradoxe: celui d’être le plus facile et simple à mettre en oeuvre, tout en étant le plus sensible à l’aérologie.
Il est donc indispensable de devenir rapidement capables de positionner le curseur Aérologie de manière assez fiable sur votre triangle !

20 mars, 2021
Vous avez décidé de suivre un Stage Initiation , vous avez également sans doute déjà choisi avec qui vous allez vous former et vous vous dites peut-être que s’équiper et s’entraîner avant serait une bonne idée… L’offre existante en terme de modèles différents est très importante. Il est donc indispensable de faire un tri ( tout comme on le fait pour choisir son école ), selon plusieurs critères : Le poids du pilote, son niveau, ses aptitudes, sa pratique, ses sites favoris, son budget… Sans conseil ni connaissance, autant jouer au Loto si on espère choisir le parapente idéal ! Le 1er risque c’est de se retrouver avec du matériel qui peut être : - Obsolète - Trop grand - Trop petit - Trop lourd - Trop exigeant - Trop vif - Trop camion - Trop fragile - Trop dangereux - Trop cher - etc… Quand on sait ce que coûte un pack correct (entre 1500€ et 3500€), il serait vraiment regrettable de faire un achat inutile. Le 2nd risque est tout autre: En imaginant que vous ayez eu un monstre bol ou que vous avez été bien conseillé, et que votre matériel est parfaitement adapté, vous allez (enfin) pouvoir commencer à pratiquer. Mais seul… Cela peut vous conduire à acquérir une mauvaise gestuelle, de mauvais réflexes, de mauvais schémas. Autant de choses qu’il va falloir désapprendre, déconstruire, avant de repartir sur de bonnes bases. Ce qui signifie que l’apprentissage sera plus long et donc plus onéreux en cas de formation suivie en école pour se sortir de l’impasse dans laquelle vous vous serez fourvoyé. Cela peut même allonger le temps nécessaire à l’acquisition de votre autonomie (voir l’article Serai-je autonome à l’issue de mon stage Initiation?) . Par manque de connaissances, vous risquez également de vous mettre en danger en n'évaluant pas correctement les problèmes qui pourraient éventuellement surgir.
par Sébastien Blesses 07 mars, 2021
Vous avez décidé de débuter le Parapente par un Stage Initiation? C’est une sage décision, et peut être l’article Est-il indispensable de suivre un stage Initiation ? vous a-t-il conforté dans votre choix. Reste maintenant à savoir Où, Quand et Avec Qui. Et c’est une vaste question… Le lieu : Tout dépend de ce que l’on met en priorité… - Sur un site où les conditions sont le plus souvent favorable au vol pour optimiser le stage ( c’est en général variable selon la saison) - Sur un site dont la configuration ressemble le plus au spot où vous pratiquerez le plus souvent pour être moins dépaysé lorsque vous serez autonome (plaine, montagne, bord de mer). Il est peu évident, pour un novice, de deviner quels sont les sites qui sont favorables au vol. Les conditions idéales sont pas ou peu de vent, peu de précipitations, pas trop froid ni trop chaud. Par exemple, le Massif Central est un lieu magnifique qui se prête très bien à la pratique du parapente de par son relief et la nature des sols mais malheureusement, il est assez sujet aux vents. Les Alpes du Sud et les Pyrénées sont sublimes, et leur côté plus sauvage, plus calme est très attirant. Cependant, les vents liés au soleil (on appelle ça les brises) y sont très puissants et surgissent très tôt dans la journée durant la 2nde moitié du printemps, et tout l’été. Par contre, en automne et au début de l’hiver, ce sont des régions très intéressantes. Les Alpes du Nord, à condition de ne pas trop rentrer dans les massifs et les vallées encaissées, bénéficient souvent de conditions favorables. Le bassin Annécien par exemple est un lieu incroyable pour le nombre de jours où on peut voler sur une année, en plus de la beauté des lieux. La contrepartie c’est qu’il est donc très fréquenté certaines périodes de l’année. En bord de mer, il est quand même nécessaire d’avoir un peu de vent, et dans la bonne direction… Il n’y a donc pas de lieu idéal. Chacun possède ses avantages et ses inconvénients. A noter : votre ou vos futurs lieux de pratique habituels vont également orienter votre achat de matériel (voir l’article Faut-il acheter son matériel avant le stage?) Au travers des témoignages des pilotes, et on en trouve facilement aujourd’hui avec internet, on parvient quand-même à se faire une petite idée en fonction de ses préférences. La Période : Objectivement, la meilleure période pour faire son stage initiation est fin août / début septembre, car les conditions deviennent à ce moment plus propices pour les jeunes pilotes, les mouvements d’air s’atténuant. Donc non seulement on peut en général faire plus de vols durant le stage , mais en plus il sera facile de poursuivre l'activité dès l'autonomie atteinte. Dans les Alpes du Sud et les Pyrénées, c’est sans doute un peu plus tard, vers mi ou fin septembre. Ceci étant dit, on peut apprendre à voler toute l’année. Il est évident qu’en hiver, le froid et les journées courtes ne rendent pas les choses faciles. Ceci dit, en tombant sur une bonne semaine niveau météo, on peut avoir des conditions idéales. La météo jouant un rôle majeur dans notre activité, rien ne peut être prédit avec certitude. Mais rassurez-vous, il y a tellement de choses qui peuvent être vues lors d’un stage initiation que 2 jours de pluie ne sont pas un problème, loin de là. De la même manière, il y a aussi des exercices au sol qui peuvent être conduits, et si les conditions ne permettent pas de voler mais autorisent à jouer au sol alors c’est tout aussi profitable. Avec Qui : On va distinguer 2 types d’école : - Les Clubs Ecole, qui sont avant tout des clubs qui ont une section animée par des moniteurs fédéraux, c’est à dire qu’ils ont reçu une formation dispensée par la Fédération. Ils sont donc diplômés et compétents. Ils ne peuvent, pour autant, prétendre à aucune rémunération en échange de leur prestation, et œuvrent bénévolement pour une structure à but non lucratif. Les clubs école proposent en général des formations les week-end, pour un coût peu élevé, - Les Ecoles de Parapente, qui sont des structures professionnelles. Les moniteurs sont diplômés d’Etat, et ils exercent par ce biais leur profession. Leur formation est plus longue que celle des Moniteurs Fédéraux. Les formations proposées sont plus nombreuses, plus denses, avec en règle général du matériel très récent. Et tout cela a un prix. Alors comment choisir parmi toutes ces structures ? Régulièrement des messages sont postés sur différents groupes ou forum, demandant quelle école choisir. On s’aperçoit alors que les critères sont variables, d’un individu à l’autre: La sympathie des moniteurs, l’ambiance rigolarde, le cadre dans lequel on vole, etc… Rares sont ceux qui mettent en avant la pédagogie et la philosophie de l’école. Or c’est l’essentiel de ce qui nous intéresse dans le cas présent. Le but du stage est bien d’apprendre des choses. Passer un bon moment est certes très important, mais pas prioritaire. Pour vivre une semaine de vacances agréable, il y a d’autres solutions plus efficaces. Il est donc primordial de vous renseigner sur les structures qui vous intéressent pour vous assurer que l’enseignement qui y est dispensé est de qualité, avec des méthodes qui vous conviennent. Pour cela, visite des sites web, appel téléphonique pour échanger avec les responsables, avis sur Internet, et même une visite sur place lors d’un stage si c’est possible, seront autant de moyens efficaces de vous conforter dans votre choix. Chaque structure a un peu sa marque de fabrique, et vous saurez rapidement si elle vous correspond. L’enseignement prodigué est un savant mélange entre la philosophie de l’école, et les savoir-faire et savoir-être des moniteurs qui encadrent les stages. Ainsi, 2 stages initiation parfois même dans la même école, la même semaine, pourront avoir deux résultats très différents.
par Sébastien Blesses 07 mars, 2021
En théorie, non. En pratique, c’est moins évident… Commençons par la base: Le parapente est une activité incroyable, magique, mais qui peut devenir dangereuse si certains principes ne sont pas respectés ( voir cet article où l’on parle de progression en SÉCURITÉ ). A l’origine, nous ne sommes pas conçus pour voler (sinon nous aurions des plumes au …… ). Mais nous nous y adaptons très bien ! Se déplacer aux commandes d’un aéronef n’est pas du tout anodin. Avec le parapente, vous accéderez au monde du Vol Libre. Libre de faire TOUT et N’IMPORTE QUOI. L’idée en stage, est de vous apprendre à ne pas faire ce N’IMPORTE QUOI justement, pour pouvoir profiter de TOUT le reste (et pendant de nombreuses années). Et le paradoxe de cet aéronef c’est qu’il est très facile à mettre en oeuvre, mais en même temps extrêmement sensible à l’aérologie ! La méthode Essai /Erreur (autrement dit, j’essaie et si le résultat n’est pas satisfaisant, je recommence en changeant une chose) atteint vite ses limites en parapente. Car l’erreur peut se payer cash. L’enseignement s'appuie justement sur les essais/erreurs du passé et évite aux élèves de les reproduire. Ces derniers bénéficient de l’expérience des aînés pour progresser sans encombre. Un stage, pour quoi faire ? Il y a 2 principes essentiels dans le fait de débuter le Parapente par un véritable stage initiation: 1/ L’acquisition de bases solides sur lesquelles va s’appuyer toute la carrière du pilote. Ce sont les fondations de l’ouvrage et si elles sont bancales, tout ce qui sera posé dessus risque fort d’être branlant. Ces bases concernent la Technique, le Mental et l’Analyse. Nous sommes régulièrement sollicités par des pilotes qui se sont plus ou moins débrouillés seuls mais qui, à terme, ressentent de gros manques sur certains aspects et sentent bien que cela fait cruellement défaut. Mais bien souvent, cette prise de conscience est tardive et les conséquences sont les suivantes: - perte de confiance et plaisir chez le pilote - perte de temps quant à la progression - ancrage d’une gestuelle et/ou processus de raisonnement inadaptés qui nécessitent une déconstruction avant de pouvoir repartir sur de bonnes bases (perte de temps, d’énergie…) 2/ La mise en place d’un cadre sécuritaire afin de limiter au maximum les risques d’incident, voire d’accident. Lorsque tout se passe bien, il n’est pas extrêmement difficile de se faire aider ou bien d’aider lors des premiers vols. En revanche, au moindre inconvénient, tout peut très vite basculer. Or on sait très bien quand on est parapentiste, et vous le comprendrez rapidement si vous vous mettez à la discipline, que nous sommes constamment en train de nous adapter et de composer avec les aléas (conditions météorologiques, autres parapentistes, matériel…) car nous ne maîtrisons pas tout. Les professionnels sont formés à cela. Ils ont les connaissances et l’expérience qui permettent d’anticiper et donc d’éviter une très grande majorité des problèmes, et d’aider à leur gestion si certains surviennent malgré tout. Il n’est pas rare de voir des élèves qui ont essayé d’apprendre avec des amis qui sont parapentistes. Et pour lesquels la fin n’a pas été heureuse. Le travail est alors autrement plus long, difficile et complexe pour revenir à un état psychologique normal. D’ailleurs, un nombre certain de ces personnes ne parvient pas à se débarrasser des peurs consécutives aux incidents, et arrête finalement le parapente.
par Sébastien Blesses 30 avr., 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 30 avr., 2020
DÉCONFINEMENT: LA REPRISE…
par Sébastien Blesses 02 avr., 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 20 mars, 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 29 janv., 2020
Autant vous le dire tout de suite : si vous pensiez trouver ici une réponse formelle OUI ou NON, c'est raté ! Cette décision VOUS appartient. Et c'est tant mieux : dans un monde de plus en plus édulcoré, où l'on nous dit tout-le-temps ce que nous devons faire ou ne pas faire, il reste des espaces dans lesquels notre parti-pris, notre esprit critique et notre responsabilité ont encore mot à dire. La Philosophie de CARPE DIEM, et ceux qui ont pu suivre nos stages peuvent en témoigner, fait grandement appel à VOTRE esprit critique. Le parapente est, pour le moment un de ces espaces libres. Il le restera tant que les bêtises des uns n'auront pas de conséquences trop fâcheuses. Conséquences qui ne sont pas toujours faciles à appréhender... S'il est indispensable de mesurer toutes les conséquences possibles, il en va de même de l'estimation de la probabilité que ces conséquences surviennent. Et puis, dernier paramètre à prendre en compte : quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour réduire, voire annuler, ces conséquences et surtout qu'implique la mise en oeuvre de ces moyens. Bon OK, ça semble un peu complexe dit comme ça mais vous allez vite vous rendre compte que finalement, c'est très simple : vous le faites tous les jours sans vous en rendre compte pour tout un tas de choses. Reprenons depuis le début. Si je ne prends pas de secours, quelles peuvent être les conséquences? En cas de problème majeur en vol, je n'ai pas plan B et je m'écrase. C'est assez radical et donc facilement imaginable. Très bien... Si on s'arrête à ce constat, alors on prend tous un secours. Passons maintenant à la seconde phase de l'analyse : la probabilité d'avoir besoin d'un secours. Quels sont les cas où l'on peut être amené à utiliser un secours? 1- Collision avec un autre aéronef. Lorsqu'on fait un vol-rando, il est extrêmement rare d'évoluer dans une zone fortement occupée par d'autres aéronefs. Où alors on a raté sur le calendrier du club local la sortie annuelle... Donc dans 99% des sorties, ce risque est quasi nul. Je dis quasi car il suffit d'être 2 dans le ciel pour se rentrer dedans. En revanche, si on vole sur un site très fréquenté, le risque peut sensiblement augmenter. 2- Rupture Matérielle Si on prend soin de son matériel, qu'on le vérifie régulièrement, qu'on le fait contrôler et qu'on ne le prête pas à n'importe qui, il y a une très faible probabilité de rencontrer ce genre de souci. En revanche, si l'un des précédents critères n'est pas respecté, alors vous augmentez sérieusement le risque. 3- Incident de Vol irréversible Pour en arriver là, c'est qu'on a raté un truc... En effet, si le trio Niveau de Pilotage - Matériel utilisé - Aérologie est cohérent, il n'y a aucune raison que cela se produise. Cela signifie que voler soit dans des conditions turbulentes, soit avec une aile qui me demande un pilotage que je ne suis pas toujours en mesure d'assumer, voire les 2, peut sensiblement augmenter la prise de risque ! Imaginons que nous partions pour un vol rando d'automne, avec une aile très safe telle qu'une UFO par exemple, et que l'aérologie est on ne peut plus calme, et que nous soyons en forme avec un niveau de pilotage bien supérieur à ce que requiert le contexte: le risque d'incident de vol irréversible est très très faible. Entamons la dernière phase d'Analyse à propos des moyens à mettre en oeuvre : Prendre un secours implique..... d'en avoir un ! Et en bon état d'usage, replié, fonctionnel. Et que l'on sache s'en servir. Cela implique aussi qu'on soit prêt, mentalement, à l'utiliser. Dit comme cela, on peut trouver ça logique. Sachez cependant que la moitié des personnes qui se sont décédées en parapente ces dernières années suite à un incident de vol n'ont pas utilisé leur secours. Certaines n'ont sans doute pas pu, mais une partie n'a même pas essayé. J'en profite donc pour vous encourager à faire cet exercice en SIV: tirez votre secours ! Ensuite il va falloir le porter. Si on vole sur site et que l'on a 100m à faire entre le parking et le décollage, la contrainte est quasi nulle : dans ce cas, on prend le secours et c'est d'ailleurs ce que quasiment tout le monde fait : on en revient à ce que vous faites tous les jours sans vous en rendre compte. En revanche, si on part pour un vol rando et qu'il va falloir porter un secours de 2,5 kg sur 1200m de dénivelé.... là c'est plus du tout la même histoire ! On peut donc maintenant faire la balance: D'un côté, on évalue les risques que l'on prend. De l'autre on pèse les moyens que l'on peut mettre en oeuvre pour couvrir ces risques. Si la balance penche franchement d'un côté ou de l'autre, il n'y a plus lieu de se poser des questions : le choix est vite fait. Par exemple, si je vole sur site et que je possède un secours et que j'ai 50m à marcher, les moyens à mettre en ouvre ne pèsent plus rien. La balance penche indéniablement du côté "risque" donc je me couvre. En revanche si je dois porter un secours pendant longtemps pour un vol rando où je sais que je prends un risque infime, peut être que la balance penchera du côté des moyens à mettre en oeuvre face aux risques prix. Trop lourd à mettre en oeuvre, je décide de ne pas le prendre. Si la balance est proche de l'équilibre, alors c'est à nous de la faire pencher...... du bon côté ! Et ce bon côté, c'est vous qui le choisissez.
par Sébastien Blesses 16 avr., 2019
Ce jour est le jour officiel de la naissance de Carpe Diem, l'Ecole Buissonnière, même si le projet a mûri pendant un long moment. Peu à peu les idées se sont éclaircies et les choses se sont mises en place mais dès le départ, il était évident que l'HUMAIN serait le cœur de cette école de Parapente résolument atypique, à tous points de vue. A partir de maintenant, c'est à NOUS de jouer !
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